Pour une meilleure compréhension de la lutte contre le campagnol et les modalités d’indemnisation par le FMSE
Pour une meilleure compréhension de la lutte contre le campagnol et les modalités d’indemnisation par le FMSE
La pullulation des campagnols terrestres dans les zones d’herbage s’est fortement accrue depuis 40 ans.
La pullulation des campagnols entraîne des pertes de fourrages considérables en quantité et qualité, au point de compromettre l’autonomie fourragère des élevages, elle détruit la flore et les paysages, elle présente un danger de santé publique ; les campagnols sont en effet vecteurs de l’échinococcose alvéolaire et sont responsables de la transmission de la maladie du poumon du fermier
Les saisons 2014 et 2015 ont été marquées par une forte augmentation des populations le campagnol terrestre (Arvicola terrestris) ou « rat taupier » sur le massif central. Le campagnol cause des dégâts important sur les prairies en cas de débordement dépopulations. On trouve aussi cette espèce sur le territoire de l’Aubrac en Aveyron, Lozère et cantal.
Au vue des observations de l’hiver 2018-2019, les populations de campagnols augmentent sur le territoire !
Face à cette problématique et au risque de pullulation en 2019-2020 et pour donner suite aux demandes des agriculteurs, la FREDON Occitanie, la FDGDON de Lozère et la FDGDON de l’Aveyron les Chambres d’Agriculture(12-48) s’organisent pour diffuser des éléments fondamentaux, techniques et administratifs, pour une meilleure gestion de la lutte contre le campagnol.
Moyens de lutte
La lutte chimique, biologique et mécanique contre le campagnol est encadrée par l’arrêté du 14 mai 2014 relatif au contrôle des populations de campagnols ainsi qu’aux conditions d’emploi des produits phytopharmaceutiques contenant de la bromadiolone.
Ce texte définit les mesures de surveillance et les méthodes de lutte qui doivent être combinées et, le plus possible, collectives pour être efficaces.
Il impose (article 9) :
- l’encadrement de la délivrance des moyens de la lutte chimique (appâts contenant de la bromadiolone) par les OVS et encourage (article 4)
- l’adhésion volontaire des agriculteurs à la lutte collective au travers de la signature de contrats de lutte signés avec les l’OVS,
- un encadrement réglementaire au niveau régional et départemental.
De ce fait, dans les départements de l’Aveyron et de la Lozère, des arrêtés préfectoraux rendent la lutte obligatoire, et un plan d’action régional Occitanie Campagnol a été présenté et validé par la FREDON au CROPSAV 2018.
Les moyens de lutte contre les pullulations de campagnol peuvent être :
- la lutte contre la présence de taupe (dont les galeries facilitent la colonisation des prairies par les campagnols) ;
- le piégeage des campagnols;
- la lutte chimique contre les campagnols par l’emploi d’appâts à la bromadiolone ;
- la modification des modes de culture (alternance fauche/pâture) ;
- le travail du sol superficiel ou profond ;
- le broyage des refus ;
- la protection des prédateurs et favoriser leur présence dans les parcelles infestées (installation de perchoirs et nichoirs).
L’accompagnement du coût de la lutte par le FMSE
Le FMSE peut couvrir partiellement les coûts suivants dans le cadre de contrats de lutte contre les campagnols :
- le coût d’achat et d’application des produits phytosanitaires
- le coût d’achat ou de location des pièges
- le cas échéant, le coût d’achat (uniquement lors de la première indemnisation) ou de location du petit matériel d’application;
- le coût des mesures de lutte non chimique : décompacteur ou retournement de prairie pour détruire les galeries des ravageurs et révéler les ouvertures fraiches de galeries, hersage
- le coût d’achat des nichoirs ou perchoirs
Méthode d’évaluation des pertes
Les coûts engagés sont évalués sur factures acquittées et avec les fiches de traçabilité des produits.
Un barème propre au FMSE plafonne ces coûts, notamment pour l’achat du petit matériel d’application et des pièges.
La lutte mécanique est évaluée sur la base du barème d’entraide APCA.
Conditions d’éligibilité
- avoir signé un contrat de lutte
- avoir respecté le cahier des charges qui impose une combinaison de moyens de lutte
- avoir respecté la règlementation sanitaire
- se situer dans une commune listée dans les arrêtés préfectoraux des départements en lutte
- avoir engagé des coûts supérieurs à 300€
- être agriculteur actif au sens de la PAC
Pour être indemnisés des coûts qu’ils auront engagés, les agriculteurs doivent au préalable signer un contrat de lutte avec leur OVS ou, à défaut, un contrat d’engagement avec le FMSE
Les agriculteurs ayant souscrit un contrat de lutte avec leur OVS peuvent être indemnisés pour les moyens de lutte qui figurent au contrat :
– sur présentation des justificatifs spécifiques à leur contrat de lutte,
– sur facture acquittée après avoir mise en œuvre des moyens de lutte, sur attestation fournie par l’OVS.
Les coûts de diagnostic, de formation et d’encadrement ne sont pas pris en charge par le FMSE.