Cette maladie peut être transmise par voie naturelle par un insecte vecteur ou par voie végétative au moment du greffage des variétés ou du bouturage des porte-greffe. La part de l’homme dans la dissémination de la maladie n’est donc pas à négliger.
Le psylle Cacopsylla pruni a été identifié en 1998 comme un vecteur porteur du phytoplasme de l’ECA et capable de le transmettre ; il est présent dans toutes les régions où de l’ECA a été trouvé. Ce psylle est rarement observé dans les vergers à l’exception des vergers de pruniers japonais et des vergers abandonnés. On peut aussi le capturer sur des repousses et drageons de porte-greffe dans les vergers greffés sur une espèce de pruniers (Myrobolan, Mariana…). C’est surtout dans le milieu naturel que les plus fortes populations sont observées, à proximité des vergers mais également dans des zones sans aucune plantation.
Les données actuelles laissent penser que C. pruni n’a qu’une génération par an. Les adultes hivernants reviennent dès la mi-février sur les Prunus afin de se reproduire. On observe des arrivées jusqu’à la fin du mois d’avril, avec un pic de présence mi-mars. Des individus émergents, larves et adultes de la génération de l’année, sont visibles dès la mi-mai puis disparaissent vers d’autres plantes hôtes début juin. Quelques psylles ont été observés en été, automne et hiver sur des conifères en zone de demi-montagne (Ces données ont été acquises par des battages standardisés sur Prunus et conifères).
Le mode transmission est de type persistant (un individu infecté est contaminant durant toute sa vie). Le psylle acquiert le phytoplasme en réalisant une piqûre sur un arbre ou un massif contaminé. Après une phase de multiplication du phytoplasme dans ses glandes salivaires, l’insecte devient infectieux et peut alors transmettre la maladie. Cette phase de multiplication, appelée phase de latence, dure plusieurs semaines. Or très rares sont les insectes qui, entre début mars et début juin (période de leur présence sur Prunus), multiplient le phytoplasme en quantité suffisante pour qu’il soit transmissible. La conséquence est que seuls les adultes ré-immigrants en février-mars et qui ont acquis le phytoplasme l’année précédente, ont des chances de retransmettre le phytoplasme, soit après un temps de latence d’environ 8 mois.
Actuellement on estime que 3 à 4 % des psylles sont porteurs du phytoplasme au printemps (toutes régions de France confondues).
On soupçonne également Fieberiella florii, ainsi que les cicadelideae Anaceratagallia et Euscelis d’être des vecteurs potentiels de ce phytoplasme. Il est également possible que certaines espèces de plantes adventices sauvages telles que le liseron des champs (Convolvulus arvensis) et le chiendent (Cynodon dactylon) constituent des réservoirs de la maladie.