Ce champignon est un pathogène virulent des platanes menaçant de nombreux sites patrimoniaux du Sud de la France. Quelques spores suffisent pour amorcer une infection. Ce champignon se répand ensuite de proche en proche très facilement et peut conduire à la mort d’individus très vigoureux en quelques mois.
Les spores peuvent être véhiculés par l’Homme (outils de taille), les engins, le vent, l’eau, les animaux et les insectes. Une fois que le champignon a réussi à pénétrer dans le végétal par voie racinaire ou par le biais d’une blessure, il colonise le xylème et les rayons ligneux du bois. Le flux de sève est perturbé par son développement et le xylème est progressivement détruit jusqu’à provoquer la mort de l’individu affecté.
Le champignon peut se développer à des températures allant de 10 à 45°C, avec un optimal autour des 26°C. Il supporte très bien les températures négatives, les périodes hivernales n’ont donc aucun effet sur lui. De plus, des expérimentateurs ont montré que C. fimbriata f. sp. platani pouvait survivre dans un sol pendant au moins 5 ans.
Depuis Mai 2015, 8 départements sont concernés par des foyers de chancre coloré. La lutte obligatoire contre le chancre coloré du platane concerne plus de 74 communes sur l’Aude, l’Hérault, le Gard et les Pyrénées Orientales : 64 platanes abattus en milieu « sec » en 2015 (plus de 600 depuis 1990). 3 foyers terrestres ont été gérés sur le Tarn et la Haute-Garonne : 41 platanes abattus.
La lutte contre la maladie le long du Canal du Midi, site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, mobilise de nombreux acteurs institutionnels, politiques, associatifs et citoyens et représente un sujet sensible : les foyers progressent sur le tronçon à l’aval de Castelnaudary (plus de 4000 arbres supplémentaires abattus en 2015) ; des premiers foyers ont été identifiés aux portes de Toulouse. En 50 ans, on recense plus de 50 000 platanes morts du chancre coloré en France.
De par sa propagation particulièrement rapide et par sa pathogénicité, ce champignon menace encore aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers de platanes et fait l’objet de nombreuses mesures de surveillance et d’assainissement des platanes infectés sur le territoire.