La pyrale du buis
Nom vernaculaire : Pyrale du buis
Ravageur : Cydalima perspectalis
Plantes hôtes : Les attaques de la pyrale du buis touchent uniquement le buis (Buxus sempervirens) et plus particulièrement Buxus sempervirens “Rotundifolia” (buis à feuilles rondes) et le buis du Caucase (Buxus colchica) ou buis de Colchide
Impacts : dessèchement et brunissement du feuillage et même dans certain cas une défoliation entière pouvant entrainer la mort du buis.

Généralités et cycle de vie
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Origine du ravageur
Ce papillon nocturne est originaire d’Asie orientale (Japon, Chine, Corée, etc.) , la pyrale du buis a été observée pour la première fois en Europe dans le Sud-Est de l’Allemagne et au Pays Bas en 2007. On la retrouve très vite en France (2009).
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Morphologie
De la famille des lépidoptères, ce papillon de nuit est capable d’effectuer trois générations par an (de mars à novembre). Blanc et gris, entre 3 et 4 centimètres d’envergure, le papillon prend son envol durant le mois de juin et va pondre entre 5 et 20 œufs jaune pâle sur la face inférieure de chaque feuille de buis (900 œufs en moyenne par femelle).
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Cycle de vie




Impacts
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Dégâts imputés à ce ravageur
Les dégâts causés par la pyrale sont considérables et provoqués rapidement. L’infestation se remarque tardivement car les buis sont attaqués de l’intérieur. Le feuillage s’assèche et brunit, s’ensuit une défoliation qui peut détruire une haie en une saison. L’écorce n’est pas non plus épargnée. On remarque aussi des fils de soie et des déjections vertes sécrétés par les chenilles. Une fois affaibli par la pyrale, le buis devient vulnérable à d’autres maladies (attaques fongiques par exemple).
Dessèchement et brunissement du feuillage / Présence de fil de soie et de déjections vertes



Les arbres atteints présentent une dépigmentation et des décolorations nettes des feuilles attaquées. En cas d’infestation poussée, les feuilles peuvent se dessécher et tomber au sol précocement, et l’on observe une surproduction de miellat qui tombe des rameaux attaqués. L’arbre présente ainsi des défoliations importantes sur quelques rameaux au départ, puis à terme sur l’ensemble de la couronne. On les distingue facilement des arbres avoisinants en bonne santé car ils sont alors complètements défoliés, comme en hiver. Dans des cas d’attaques répétées, les arbres affaiblis peuvent exprimer des symptômes de stress biotique ou abiotique poussés ; dans les cas les plus graves, C. ciliata peut entrainer la mort des arbres attaqués.
La présence du ravageur est facilement observable : sur la face inférieure des feuilles, les adultes et les larves de Corythucha ciliata sont simples à observer. Le vol des adultes et la chute de miellat passent également rarement inaperçus, et constituent une source de désagréments pour les personnes vivant ou se promenant à proximité des arbres touchés.
Moyens de Lutte
PROPHYLAXIE
Lutte et traitement phytosanitaire biologique
- Le piège à Pyrale du buis est composé d’un système de piégeage (piège à phéromone), associé à un gel attractif ou une capsule utilisant une technologie de phéromone sexuelle spécifique à la pyrale du buis. Il permet d’attirer et de piéger les papillons mâles, limitant ainsi leur reproduction mais permettant surtout de détecter leur présence et d’identifier les pics des vols. Un outils indispensable pour planifier la mise en place de la lutte.
- Des traitements biologiques sur larve à base de différentes souches de Bacillus thuringiensis notamment subsp. kurstaki sont très efficaces. Peu après leur ingestion par les chenilles, les cristaux se dissolvent et se transforment en toxines qui se fixent sur les parois de l’intestin qui devient poreux. En quelques heures, les larves arrêtent de se nourrir et meurent 24 à 72 heures plus tard. Les chenilles se liquéfient et deviennent marron. Elles restent suspendues au feuillage.
Les insecticides contenant cette matière active sont utilisables en agriculture biologique. Leur substance se dégrade aux rayons U.V c’est pourquoi l’application doit se faire idéalement en conditions favorables d’hygrométrie et d’ensoleillement (le matin ou le soir, par temps humide sans ruissellement) .
Le Bacillus thuringiensis est sans danger pour les humains et les animaux, toutefois n’étant pas sélectif des lépidoptères, veillez à ne pas traiter sur des plantes en fleurs ou à proximité de lieux de vie d’insectes pollinisateurs auxiliaires. On peut trouver ce produit dans toutes les jardineries .
Autres moyens de lutte:
- La mésange et autres passereaux serait des prédateurs présentant une certaine efficacité face à la pyrale, combiné à d’autres moyens de contrôle, il serait donc intéressant d’installer des nichoirs à mésange à proximité des buis.
- L’on peut aussi installer des filets anti insectes (insect-proof) sur les buis. C’est le moyen mécanique le plus efficace mais cela nécessite une certaine logistique. Le coté esthétique en pâti.
- Des études menées par l’INRA sur une micro-guêpe (Trichogramme) capable de parasiter les œufs des pyrales sont concluantes. (Projet SaveBuxus : Plante et Cité en collaboration avec l’INRA et la société KOPPERT). Ces diffuseurs de parasitoïde des oeufs de pyrale sont dores et déjà commercialisés, et peuvent être commandé par internet ( recherche : trichogramme anti pyrale du buis).
Traitement phytosanitaire chimique
Plusieurs traitements insecticides, notamment à base de pyréthrinoïdes sont efficaces mais non sélectifs. Leurs usages doivent donc être limités et réalisés de façon raisonnée par des applicateurs professionnels ou des personnes en possession du certyphyto (obtenu après une formation).