La Processionnaire du Pin
Généralités et cycle de vie
Connu pour la migration de ses chenilles en file indienne, la Processionnaire du Pin (Thaumetopoea pityocampa) est un redoutable ravageur principalement dans les peuplements de pins et de cèdres. Au stade adulte, ce lépidoptère de la famille des Notodontidae devient un papillon de nuit. Cette chenille est notamment responsable de nombreux problèmes de santé publique.
Le papillon (stade adulte) est gris avec des motifs noirs et des tâches blanches. La femelle dépose ses œufs en rangées parallèles par paquets de 150 à 320, formant un manchon gris-argenté. L’éclosion donne naissance à des chenilles qui muent trois fois avant l’hiver. Au quatrième stade larvaire, elles forment un nid de soies volumineux pour passer l’hiver. Les chenilles sont brunes avec des tâches et sont recouvertes de poils urticants.

Impacts
En se nourrissant des aiguilles des résineux, la Processionnaire du Pin réduit la productivité et l’équilibre des forêts. Elle contribue à la mortalité des pins dans le cas d’attaques sur des sujets jeunes ou affaiblis par d’autres causes.
Ce ravageur représente aussi un problème de santé publique. Le pouvoir urticant des chenilles provient de poils microscopiques contenus dans les poches dorsales qui peuvent être éjectés dans l’air. Ils peuvent entraîner des problèmes cliniques chez les humains (irritations, réactions dermiques, oculaires, respiratoires, etc.) et affecter sérieusement les animaux domestiques et le bétail.
Symptômes
Le symptôme le plus facilement observable est la présence de nids dans les rameaux des arbres attaqués. Il s’agit d’un tissage de soies généralement volumineux (Ø > 10 cm), dans lequel les chenilles hivernent. Il est également possible d’observer les processions de chenilles au sol et sur les troncs entre le printemps et la fin de l’été.
Moyens de Lutte
L’éradication de ce ravageur est impossible. La lutte consiste donc à une gestion des populations par différents moyens de lutte (prophylaxie, piégeage, lutte mécanique, lutte biologique).
Mesures Préventives
- Améliorer la biodiversité des peuplements (inclure des feuillus).
- Éviter les plantations de pins dans les secteurs favorables au ravageur.
- Favoriser l’implantation de prédateurs (nichoirs à mésanges).
Piégeage
- Utiliser des pièges pour capturer les chenilles lors de leur descente des arbres.
- Utiliser une phéromone de synthèse pour capturer les papillons mâles.
Lutte mécanique
- Couper et brûler les branches porteuses de nids (échenillage)
Lutte biologique
- Traitement spécifique des stades larvaires de lépidoptères par un insecticide à base de Bacillus thuringiensis (à l’automne)

Réglementation
Réglementation Européenne
Thaumetopoea pityocampa est réglementé sur le territoire de l’Union Européenne (UE) en tant qu’Organisme de Quarantaine de Zone Protégée (OQ-ZP) dont la présence est connue sur le territoire de l’UE, au titre du Règlement (UE) 2016/2031 du 26 octobre 2016 relatif aux mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux. Les modalités d’exécution de ce nouveau règlement sont précisées dans le Règlement d’exécution (UE) 2019/2072 de la Commission du 28 novembre 2019 établissant des conditions uniformes pour la mise en œuvre du règlement (UE) 2016/2031 du Parlement européen et du Conseil, en ce qui concerne les mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux, aussi appelé « Big Act ».
Les zones protégées sur le territoire de l’UE sont listées en Annexe III du Règlement d’exécution (UE) 2019/2072. Il s’agit du Royaume-Uni. Les végétaux potentiellement hôtes de Thaumetopoea pityocampa doivent donc circuler vers ces zones avec un Passeport Phytosanitaire ZP.
La réglementation concerne :
- les végétaux, produits végétaux et autres objets destinés à être introduits ou déplacés dans les zones protégées : Végétaux destinés à la plantation de Cedrus Trew et de Pinus L., à l’exclusion des semences.
La réglementation expose des exigences particulières correspondantes pour les zones protégées:
Constatation officielle:
a) que les végétaux ont été cultivés en permanence sur des lieux de production situés dans des pays dans lesquels la présence de Thaumetopoea pityocampa Denis & Schiffermüller n’est pas connue,
ou
b) que les végétaux ont été cultivés en permanence dans une zone déclarée exempte de Thaumetopoea pityocampa Denis & Schiffermüller par l’organisation nationale de protection des végétaux conformément aux normes internationales pour les mesures phytosanitaires pertinentes,
ou
c) que les végétaux ont été produits dans des pépinières qui, y compris leur voisinage, ont été déclarées exemptes de Thaumetopoea pityocampa Denis & Schiffermüller sur la base d’inspections et d’enquêtes officielles réalisées à des moments opportuns,
ou
d) que les végétaux ont été cultivés en permanence sur un site disposant d’une protection physique complète contre l’introduction de Thaumetopoea pityocampa Denis & Schiffermüller et qu’ils ont fait l’objet d’inspections à des moments opportuns et se sont révélés exempts de Thaumetopoea pityocampa Denis & Schiffermüller.
Réglementation Nationale
En France, la lutte contre la processionnaire n’est pas obligatoire. Cet organisme nuisible n’est pas réglementé. Il est à la charge des particuliers et des collectivités de veiller à l’éradication de ce ravageur lorsqu’il est considéré comme nuisible pour les arbres attaqués ou dès lors qu’il présente un danger pour la santé humaine ou animale.