[Expérience] Écopâturage d’Ambroisies à Alès (30)

Des ambroisies largement amoindries mais avec des fleurs femelles !

Un rendez-vous avec les équipes vertes de l’EPTB (Établissement Public Territorial de Bassin) Gardons fin septembre a permis à la fois de faire deux points :

  • Le premier sur la gestion des rivières en période de pollinisation des ambroisies.
  • Le second sur l’effet du troupeau de brebis sur les ambroisies dans le lit du Gardon à Alès avec les 3èmes observations phénologiques de suivi.

Les brebis étaient encore présentes fin septembre dans le lit du Gardon (voir notre article sur le projet d’écopâturage du 11/08/23). La pression exercée par le troupeau est quotidienne. Depuis mi-septembre, le troupeau a pu remonter jusqu’au cœur du centre-ville (pont de Rochebelle). Ce site comptait de grandes ambroisies recépées après la fauche de fin juillet effectuée par l’EPTB, c’est-à-dire que ces ambroisies avaient reformé de nouvelles tiges malgré une première fauche mécanique.

Au passage du troupeau, les brebis ont consommé les fleurs. De plus, le berger pense que si son troupeau passe plusieurs jours les feuilles seront également consommées.

Pâturage du troupeau de brebis et de chèvres dans le lit du Gardon. Source photo : FREDON Occitanie

Des observations phénologiques ont été faites sur les transects délimités. Les pieds d’ambroisies sont clairement rabougris, grignotés et restent au ras du sol. Cependant, ils réagissent par la production de quelques fleurs femelles à l’aisselle des feuilles ou des tiges. Ces pieds produiront donc des graines. Ce phénomène est connu : le stress dû au passage des animaux conduit les plants à produire des fleurs femelles coûte que coûte. Ces observations se retrouvent sur des pieds broutés le plus récemment.

Les ambroisies cherchent à tout prix à se reproduire. Le stress d’une taille/broyage va conduire le plant d’ambroisie à adopter une stratégie de rapidité pour produire au moins quelques fleurs femelles qui donneront quelques graines.

Ambroisie à feuilles d’armoise broutée lors de l’écopâturage. On peut voir des petites fleurs femelles apparaître à l’aisselle des feuilles ou en bout de tige. Source photo : FREDON Occitanie

Toutefois on peut se dire qu’il y aura beaucoup moins de graines que si rien n’avait été fait et il n’y aura pratiquement pas eu de pollen émis depuis la zone de pâture.

Si le partenariat s’avère viable pour Alès-Agglo et le berger, la mise en place d’une étude mieux ciblée sur l’ambroisie pourra être envisagée.

Pour aller plus loin !