[RETEX] Rencontre technique « Routes et parcelles agricoles infestées » à Roquecor (82)

La Chambre d’Agriculture du Tarn et Garonne a organisé, mardi 10 septembre 2024, une rencontre technique sur la gestion de l’ambroisie dans un contexte de présence élevée, avec les interventions du CPIE Quercy Garonne, opérateur ambroisie pour la DD ARS 82, du Conseil Départemental, de FREDON Occitanie. Retour sur cette matinée qui s’est déroulée en présence des exploitants du secteur à Roquecor, chez Christian Vergnes.

L’ambroisie à feuille d’armoise est présente sur le secteur depuis plusieurs décennies. Un arrêté préfectoral, datant de 2019, vise à mettre tous les moyens en œuvre pour la détruire en Tarn et Garonne.

Modes de gestion en bord de route
Le Conseil Départemental surveille et gère l’ambroisie sur 200 km de route. 2 à 3 passages sont faits en mai-juin où la pousse est la plus importante. Une adaptation est faite si de la présence d’ambroisie est relevée par les agents. Des fauches spécifiques ambroisie sont réalisées en juillet et août lors de la sortie de l’épi floral en ne coupant pas à ras car l’ambroisie repart et ramifie lorsqu’elle est coupée. La gestion de la production de graines se fait en septembre. Ces passages en dehors des périodes classiques sont possibles grâce à une demande de dérogation pour cause d’obligation d’éradiquer l’ambroisie.

Modes de gestion en parcelles agricoles
La rotation est sur ce secteur un levier difficile à mettre en œuvre avec une problématique importante de Ray-grass résistant et des parcelles à sol superficiel et caillouteux. Les céréales d’hiver ne peuvent donc pas revenir trop souvent.
Certaines parcelles sont ainsi implantées en luzerne, ce qui permet de bien couvrir le sol et donc concurrencer l’ambroisie et la gérer par les fauches successives sans travail du sol qui fait de nouvelles levées.
Des faux semis peuvent être réalisés avant l’implantation des cultures d’été. L’ambroisie lève la plupart du temps à partir d’avril mais certaines années, elle sort dès février et peut passer au travers du gel si elle a le temps de se développer.
En lutte chimique, le positionnement est complexe en raison des levées très échelonnées. Les herbicides sont positionnés avec un compromis entre un stade pas trop développé des premières levées et les nouvelles levées.
En interculture, passer aux cultures d’hiver est le levier le plus intéressant à condition d’éliminer les ambroisies en mécanique (déchaumage croisé / broyages ou fauches successifs…) et/ou chimique, et lorsqu’elles sont jeunes pour être efficace. Mais comme dit en introduction, cela pose problème sur cette zone à cause de la présence importante de Ray grass résistant difficile à contrôler.

Il est regrettable que la destruction d’une parcelle agricole en cas de présence importante d’ambroisie fasse perdre les aides du second pilier (exemple du soja). Par contre il est possible de conserver les aides directes du premier pilier (se rapprocher de la DDT ou de son conseiller pour respecter les règles de la conditionnalité pour une déclaration en accident de culture). Il faut aussi noter que des lots contaminés par les graines d’ambroisie sont refusés.

(Source : Extrait du CR de la Rencontre technique gestion ambroisie du 10 septembre de la CA 82)
Contacts : Ingrid Barrier de la Chambre Agriculture 82 et Philippe Mannella du CPIE Quercy Garonne