Les Ambroisies dans le Gers

L’Ambroisie à feuilles d’armoise contamine la Lomagne !

Ce jeudi 4 mai a eu lieu une réunion en bord de champ de sensibilisation aux Ambroisies avec des agriculteurs dans le secteur de Marsolan (32) en Lomagne. Cette réunion bien suivie a donné lieu à de nombreux échanges entre FREDON Occitanie, la Chambre d’Agriculture du Gers, le CPIE Pays Gersois et les agriculteurs impactés. Cela a permis notamment de discuter de :

  • L’état des lieux et l’intensité de l’envahissement agricole par l’Ambroisie à feuilles d’armoise principalement.
  • Les stratégies connues et expérimentées par les divers participants, applicables ou non en Agriculture biologique.

État des lieux

L’Ambroisie à feuilles d’armoise est particulièrement présente dans le Nord du Gers (Lomagne). Les points étaient déjà connus depuis longtemps pour cette ambroisie mais celle-ci ne nous a pas attendu pour continuer de s’étendre sur les parcelles agricoles, se dispersant, notamment, au grès des moissonneuses batteuses en période de récolte.

 

Stratégies de lutte agricole

Les discussions ont amené des solutions dans la gestion des Ambroisies. En agriculture conventionnelle, les désherbants chimiques peuvent être un soutien mais ils sont peu nombreux et à utiliser avec parcimonie pour éviter les résistances !

Le binage reste une solution pour une forte infestation mais à un stade précoce de levée des Ambroisies car elles peuvent se faire écraser par la machine et ne pas être totalement détruites. De plus, rappelons que même blessées, les Ambroisies refont des têtes conduisant à des boutons floraux et donc une production de pollen puis de graines. C’est pour cela qu’en cas de début d’infestation ou d’infestation très localisée, il est fortement recommandé d’aller arracher les plants d’Ambroisies.

En plus du binage et/ou du désherbage, pour une infestation poussée, la solution est donc, comme pour le datura, un changement strict de la rotation sur la parcelle contaminée. Dans ce cas, l’implantation d’une luzerne semble une bonne alternative pour une longue durée (4/5 années) en l’associant à des cultures d’hiver. Jean Arino (CA32) précise en tant que conseiller agricole en productions biologiques : « Bien que le labour soit à utiliser avec parcimonie dans le cas de la gestion des Ambroisies, son recours en Agriculture Biologique peut rester indispensable pour permettre une rotation ponctuelle avec une culture estivale comme le tournesol ». Il faudra cependant prendre garde à ce que le stock de graines ait bien été réduit avant toute implantation de ce type de culture.

Vous pouvez retrouver dans notre brochure agricole des informations sur les techniques expérimentées par les instituts techniques agricoles (ACTA, Terres Inovia) pour lutter contre les Ambroisies à feuilles d’armoise et Ambroisie trifide.

 

A l’issue de cette réunion, tous les participants s’accordent sur le fait que malgré toutes les mesures individuelles pertinentes, rien ne pourra être fait sans des mesures collectives limitant la contamination des parcelles limitrophes, des bords de route, des communes…etc.

 

Plus confidentielle, l’Ambroisie trifide trouve aussi ses marques…

RE-trouvée dans une parcelle connue ce même jeudi 4 mai, l’Ambroisie trifide continue son implantation en terres gersoises. Depuis 2020, l’agriculteur gère sa parcelle contaminée en réalisant des rotations avec des cultures d’hiver (cette année, féverole) qui permettent de détruire l’ambroisie avant sa production de pollen/graines.

Cependant, la lutte contre les Ambroisies doit se poursuivre sur plusieurs années. En effet, on constate ici que le stock semencier n’est pas encore épuisé et, sur des zones moins denses de la parcelle de féverole, on peut observer des sorties d’Ambroisie trifide (voir photos ci-dessous).