Juste valeur de l’eau : que nous dit l’Unesco pour la journée mondiale de l’eau ?

Pour la Journée Mondiale de l’Eau, le 22 mars, l’Unesco a publié son rapport annuel sur l’eau. Il souligne que le prix de l’eau est sous-évalué et sa valeur sous-estimée dans le monde, principale raison de son gaspillage. Pour revaloriser l’eau, l’UNESCO propose cinq perspectives et la participation de toutes les parties prenantes au sein d’une bonne gouvernance.

« L’importance de cette ressource vitale ne transparaît pas de façon appropriée dans l’attention politique et les investissements financiers propres à de nombreuses régions du monde », pointent les auteurs.

La réflexion de départ est simple : la comptabilité économique traditionnelle a tendance à limiter l’évaluation des valeurs de l’eau. « Déterminer la vraie valeur de l’eau est très compliqué, il n’y a pas de relation directe entre le prix, le coût et sa valeur, expliquer Richard Connor, auteur principal du rapport. « Quand son utilisation est facturée, le prix englobe le recouvrement des coûts mais ne reflète pas sa vraie valeur. Celle-ci varie en fonction d’aspects géographique, spirituel, etc. » .

Un site web spécialement dédié au rapport balaye les principales conclusions de l’étude et des exemples concrets pour mieux comprendre les concepts exposés. Le rapport propose, plus spécifiquement, cinq perspectives à intégrer dans la valeur de l’eau (*) :

  • Valeur de l’eau pour l’économie (agriculture, industrie, entreprises, énergie…) : l’évaluation inadéquate de la valeur de l’eau pour ces différentes activités, ainsi que pour les usages domestiques, a entrainé une utilisation inefficace, des rejets élevés de polluants et la dégradation des systèmes marins et d’eau douce. De plus, la productivité économique globale de l’eau dans ces activités entraîne divers bénéfices connexes (création d’emplois, valeur par unité d’eau ou valeur ajoutée d’un produit).
  • Valeur de l’eau pour l’environnement : prendre en compte les valeurs environnementales de l’eau et notamment le coût des services écosystémiques pour maintenir sa bonne gestion et qualité (par ex. les PSE), est un des éléments de revalorisation de l’eau.
  • Évaluation de l’approvisionnement en eau et des services d’assainissement : pour assigner aux services d’eau et d’assainissement leur juste valeur, doivent être pris en compte les avantages qu’ils apportent aux populations (amélioration des conditions de vie et de productivité, réduction des coûts des soins de santé, participation au travail).
  • Valeur des infrastructures hydrauliques : l’évaluation des infrastructures hydrauliques se concentre principalement sur les coûts et les rendements financiers, omettant souvent les coûts indirects comme les coûts sociaux et environnementaux qui sont traités comme des coûts externes (ex: valeur de résilience, ou capacité d’une infrastructure hydraulique à continuer à fournir ses avantages dans des circonstances ordinaires comme extraordinaires).
  • Valeurs culturelles de l’eau : les valeurs de l’eau pour le bien-être humain vont bien au-delà de son rôle de soutien des fonctions vitales et incluent la santé mentale, le bien-être spirituel, l’équilibre émotionnel et le bonheur.

In fine, ce rapport cherche à répondre aux questions posées par la communauté internationale : Où en sommes-nous de la réalisation des objectifs de développement durable ? Quel chemin nous reste-t-il à parcourir, et que pouvons-nous faire pour le réduire ? Il explore aussi les perspectives d’avenir, afin de fournir aux décideurs des informations fiables et à jour qui peuvent contribuer à modifier les façons dont nous utilisons les ressources en eau.

(*) Sources : Actu-Environnement; Unesco

Crédit image : Usager Flickr Neville Nel