L’Ambroisie en Occitanie, bilan de la saison 2018

L’Ambroisie en Occitanie, bilan de la saison 2018

 

584 signalements ambroisie sur la région Occitanie ont été enregistrés sur la plateforme « signalement-ambroisie » en 2018. La moitié de ces signalements a été validée, et l’ambroisie a été détruite sur 15% de ces sites.

Le milieu agricole est en première ligne, avec une progression préoccupante des zones impactées : multiplication de foyers d’ambroisie à feuilles d’armoise en nord Tarn-et-Garonne/sud Lot, nord nord-est du Gers, sud-ouest du Tarn, région Toulousaine, nord-est de l’Ariège et les 2/3 du Gard (zone est). Un financement complémentaire de la DRAAF a permis de confirmer la progression de l’ambroisie trifide dans la région de Montaut-Saverdun (09) et sur différentes stations en Haute-Garonne (vers Saint-Lys, L’Isle-en-Dodon, Escanecrabe, Saint-Lary-Boujan, Verfeil…).

Photo 1: Ambroisie dans un champ de tournesol. Photo INRA

Photo 2: Ambroisie trifide en bordure de champ. Photo Fredon Oc Mazères, 04/10/18

 

Les référents communaux sont au cœur du dispositif du projet de lutte contre l’ambroisie financé par l’ARS : ce sont eux qui se rendent sur place après avoir reçu un signalement via la plateforme pour vérifier si c’est de l’ambroisie. À ce jour, 633 communes de la région ont nommé un ou plusieurs référents (702 référents) = la couverture territoriale est passée de 8,7% en 2017 à 14% en 2018.

Il y a 30 formations à destination des référents qui ont été mises en place par les relais départementaux ambroisie (issus des CPIE ou de la Fredon). Ainsi 364 référents ont été formés à la reconnaissance de la plante, et à la lutte contre l’ambroisie.

Les chantiers pour 2019 seront de continuer à animer et étoffer les réseaux de référents, à communiquer sur l’ambroisie auprès du grand public. Du côté institutionnel, les animateurs ambroisie continueront leur action vers le réseau multipartenarial ; en effet, la lutte contre l’ambroisie ne pourra être efficace que si tous les acteurs institutionnels et de terrain concernés (agriculture, environnement, voirie, santé, éducation…) arrivent à construire des actions concertées. Des arrêtés préfectoraux rendant la lutte contre les ambroisies obligatoire seront rédigés dans les départements.

 

Les signalements de la plateforme « signalement-ambroisie » (http://www.signalement-ambroisie.fr/)

Au national, près de 12000 signalements ont été émis en 2018, dont 80% dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Sur la région Occitanie, 584 signalements ont été effectués (contre 190 en 2017). La répartition des signalements sur la plateforme n’est pas une vue exhaustive de la présence d’ambroisie, mais un reflet à la fois :

  • de la présence de foyers d’ambroisie : cela est un bon indicateur des fronts de colonisation constatés en région = nord Tarn-et-Garonne/sud Lot, nord nord-est du Gers, sud-ouest du Tarn, région Toulousaine, nord-est de l’Ariège et les 2/3 du Gard (zone est)
  • de la connaissance de l’outil par le public : en bonne progression grâce notamment aux actions de formation et communication du projet ARS
  • de la performance de l’outil. Or cette année l’outil a présenté quelques imperfections lors des signalements smartphones (renvoi d’un message d’erreur) et lors de l’identification des signalements pour référents. Cela a sans doute entraîné des découragements de la part des signaleurs. Le RNSA et l’ARS Rhône-Alpes sont à l’œuvre afin de résoudre ces problèmes et d’avoir un outil plus performant pour 2019.

Le réseau de référents reçoit puis vérifie si possible ces signalements et en modifie le statut : signalements validés non détruits / validés détruits / erronés. Les autres restent « à valider ».

70 communes ont été visitées par les 13 coordinateurs départementaux durant la saison, soit pour des vérifications de signalements en complément des référents, soit pour des prospections.

Ces 584 signalements ont été effectués sur 211 communes. 1/3 sont gardoises, ce qui s’explique par une présence très importante et de longue date de la plante. Des signalements sur près de 25 communes pour les départements du 82, du 46, et du 31. Les départements 48 et 66 ont eu un seul signalement, qui s’est avéré erroné dans les deux cas.

 

Les données du RNSA de la saison 2018 montrent que la quantité de pollens enregistrée sur les capteurs gardois de Bagnols-sur-Cèze et Nîmes a été plus élevée que les années précédentes, augurant une progression des populations totales. Toutefois, la quantité de pollens à Bagnols-sur-Cèze a été 10 fois supérieure à celle de Nîmes, en raison de sa proximité avec Rhône-Alpes (zone la plus impactée de France), et de sa position par rapport aux vents dominants.

 

Les référents communaux

Illustration 2 : Couverture territoriale par les référents communaux. Données ARS Occitanie, au 10/10/2018.

Le territoire est partiellement couvert. Pour la saison 2019, des relances auprès des communes ou des EPCI seront effectuées. Elles seront accompagnées de formations de référents (au moins 2 par département). Un des objectifs est que les zones où l’ambroisie est présente aient toutes des référents. Mais il est également important de ne pas négliger les zones limitrophes : en effet, il est plus facile d’éviter que l’ambroisie ne se propage sur une zone indemne plutôt que de lutter quand elle est bien implantée. Il est important que tous restent mobilisés.

 

Actions de communication

Une vingtaines d’articles de presse sont parus dans la région, et un reportage sur France3 a été diffusé, faisant témoigner l’animatrice gersoise. La semaine internationale de l’ambroisie fin juin a permis une certaine visibilité du projet. Une bonne diffusion des affiches et plaquettes, lors des formations de référents, ou sur des stands a été effectuée. De nombreuses animations ont été menées par le réseau des CPIE, souvent à l’occasion de communications sur les plantes exotiques envahissantes. Un stand ambroisie a été tenu au niveau de l’événement remise des prix de la Charte 0 Phyto portée par la Fredon Occitanie en novembre.

L’exposition ambroisie sera désormais disponible dans chaque département grâce à un financement de la DRAAF. Elle a été étoffée par deux panneaux à destination du monde agricole :