PHYTOMA : « Ambroisie trifide et à épis lisses, deux poids, deux mesures »

Une étude sur les risques d’expansion et de dissémination des ambroisies trifides (Ambrosia trifida) et ambroisies à épis lisses (Ambrosia psylostachia) a été menée par un groupe d’experts à la demande des ministères chargés de la santé, de l’agriculture et de l’environnement. Connues pour leur effet allergisant et leur impact négatif sur les cultures, ces deux espèces d’ambroisie, moins courantes en France que l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) seront à considérer de façon distincte l’une de l’autre pour élaborer des recommandations de gestion.

Cette étude est publiée dans la revue PHYTOMA n°712 de mars 2018 : « Ambroisie trifide et à épis lisses, deux poids, deux mesures » par B.Chauvel, JP.Rossi (INRA), G.Fried, X.Tassus (ANSES), A.Monty (université de Gembloux), T.LeBourgeois (Cirad).

Pour l’instant l’Ambroisie trifide est signalée dans des parcelles cultivées dans les départements de Haute-Garonne et d’Ariège. Cette étude a permis une analyse de risque pédo-climatique montrant que l’ambroisie trifide présente un risque élevé d’expansion et de dissémination dans le Sud-Ouest, dans les vallées du Rhône, de la Saône et du Rhin. Pour ces chercheurs, prendre des mesures préventives fortes contre A. trifida est une nécessité, en raison de l’ampleur de l’impact négatif dans sa zone d’origine, des différents dangers et risques pour l’agriculture et des difficultés de gestion curative.

En revanche, l’ambroisie à épis lisses, recensée pour l’instant en Camargue, présenterait un risque de dissémination plus faible et acceptable à court terme. Toutefois, il faut rester vigilant car elle peut se disséminer par drageons lors de déplacements de terres.

A la suite de ce travail, l’ambroisie trifide pourrait être inscrite sur la liste des espèces européennes nécessitant la mise en place de plan de gestion obligatoire.